Michèle Jolivet, non voyante, enseigne l'informatique

Pour être au point, il faut un à deux ans de formation. i PHOTO B.B.
Michèle Jolivet est une fidèle de l'association Valentin Haüy qui se réunit tous les mardis à Vaison-la-Romaine.
Le siège de l'association qui porte le nom du fondateur de la première école pour aveugles, est basé à Avignon, mais a des ramifications dans toute la région. Michèle, qui vit à Visan, est à la fois la correspondante de l'association à Valréas et une adhérente très active de celle de Vaison. Née en 1956, après ses études à Valréas et à Visan, elle travaille à l'usine d'amandes de la ville, puis dans des caves particulières. Mais sa vue, qui l'a toujours handicapée, la quitte définitivement en 2008, suite à un glaucome. Il lui faut alors réaménager sa vie et l'informatique y a contribué autant sur le plan technique que sur le plan social.
Aujourd'hui elle donne des cours d'informatique aux non-voyants de Vaison, de Visan et de Valréas : "je commence
par l'apprentissage par cœur du clavier, puis on s'initie à un traitement de texte et on maîtrise la gestion du courrier électronique ; pour être au point il faut un à deux ans de formation". Les logiciels de reconnaissance vocale sont une aide indispensable et Michèle ne se sépare jamais de son "penfriend", un stylo qui lui permet d'étiqueter vocalement tous les objets et documents qu'elle retrouve ainsi sans peine. A part sa carme blanche qu'elle utilise quand elle sort, rien ne nous dit qu'elle est non voyante. Sa démarche assurée, son visage expressif et son évidente joie de vivre en font une femme comme vous et moi, et c'est avec un réel bonheur qu'elle écoute ses enfants lui dire : 'Maman, on est fière de toi".
B.B.